Réforme politique
Peu après la confirmation de son élection, Dilma Rousseff a assuré à ses militants rassemblés à Brasilia que le pays n’était pas coupé en deux, en dépit de l’âpreté de la campagne électorale, marquée par des accusations de corruption au sein de Petrobras , la compagnie pétrolière contrôlée par l’Etat. «Dilma» a évoqué les réformes qu’elle envisage de promouvoir, notamment la réforme politique, qu’elle souhaite soumettre à référendum au cours de son second mandat. Elle a également tracé les grandes lignes de son projet politique. «Nous allons continuer à construire un Brésil meilleur, tourné vers l’inclusion, un pays plus moderne, plus productif. Un pays de solidarité et d’opportunités. Un Brésil qui valorise le travail et l’esprit d’initiative. Le Brésil qui traite des gens avec un regard attentif envers les femmes, les Noirs et les jeunes.»
Avant même le scrutin d’hier, Dilma Rousseff avait laissé entendre qu’elle remanierait profondément son gouvernement dans les mois à venir, mais sans préciser qui sera le nouveau titulaire du portefeuille des finances, ni quelle politique économique elle envisage de suivre.
«Nouveau cycle de développement»
Dilma Rousseff a promis un «nouveau cycle de développement» lors de son second mandat qui commence le 1er janvier, après avoir accordé la priorité au social, à la création d’emplois et au logement. Avec, en toile de fond, un taux de chômage au plus bas niveau de l’histoire (7%). Mais son bilan s’est aussi également soldé par un niveau d’investissement très faible (inférieur à 20% du PIB), notamment dans les infrastructures, et une croissance économique anémique sur fond d’inflation persistante. Autant d’éléments qui inquiètent les investisseurs.
«La présidente doit en outre relever le défi de former une coalition qui se tient, alors que la composition du Congrès est de plus en plus morcelée, avec 28 partis à la Chambre des députés et 17 au Sénat», estime Alberto Ramos, chef des études économiques pour l’Amérique latine à Goldman Sachs.