La Cité de Dieu, un bidonville de Rio de Janeiro révélé au monde entier par le film du même nom, est revenue à l’avant-scène quand le Brésil a remporté sa première médaille d’or aux présents Jeux olympiques.
La championne de judo, Rafaela Silva, a grandi dans la Cité de Dieu. Sans le sport, l’athlète ne serait peut-être jamais sortie de ce milieu, a-t-elle lancé dans une phrase entrecoupée de pleurs en recevant sa médaille lundi.
Le bidonville d’environ 50 000 habitants est devenu célèbre quand le livre La Cité de Dieu, de Paulo Lins, a été porté au grand écran en 2002 dans un film acclamé par la critique. Le réalisateur, Fernando Meirelles, a d’ailleurs contribué à la conception d’une portion de la cérémonie d’ouverture des Jeux qui portait sur le quartier défavorisé.
Tant le film que le livre dépeignent le portrait d’un quartier où la violence, la pauvreté et le trafic de drogue sont omniprésents. Mais la réalité est beaucoup plus complexe, note d’emblée la chercheuse Mariana Dias Simpson, de l’Institut brésilien d’analyse sociale et économique.
Si la médaillée olympique Silva a mentionné l’endroit d’où elle vient en recevant les honneurs, les habitants de la Cité de Dieu, au contraire, se sentent peu concernés par les Jeux olympiques.
« Ici, on perçoit les jeux comme des chansons populaires de hip-hop », lance Sergio Leal, un habitant du bidonville mieux connu de ses voisins sous son pseudonyme de DJ TR. « Nous sommes comme cet enfant noir qui observe [le hip-hop] de l’extérieur. Nous regardons les Jeux comme si nous étions ailleurs, à l’extérieur. »